Restauration d'une mandoline napolitaine
Restauration d'une mandoline napolitaine
Table des matières :
Restauration d’une mandoline ancienne
Histoire :
Il s’agit d’une mandoline signée “Fratelli Umberto, Napoli”.
Malgré cette signature apparemment sans équivoque, ce modèle est en fait un
modèle fabriqué par la maison “Laberte-Humbert Frères” de Mirecourt dans les
années 1910.
On peut noter d’ailleurs que “Umberto Fratelli” est simplement une traduction
italienne de “Humbert Frères”.
On trouve en effet trace de cette mandoline dans le catalogue Laberte-Humbert de 1912, qui peut être consulté sur le passionant site Luthiers- Mirecourt.
Cette mandoline a une table en épicéa, non vernie comme il était d’usage pour
les mandolines françaises et italiennes les plus anciennes.
Le dos est bombé, en palissandre.
Le manche et la tête sont en érable, peints en noir.
Il n’y a pas d’incrustations de nacre, juste un motif incrusté sur la table en
bois brun (lequel ?).
Cette mandoline n’a pas été jouée depuis certainement des années et a souffert
des outrages du temps :
- Un décolement le long d’une cote sur le fond
- plusieurs fissures importantes sur la table
- Comme beaucoup de ces mandolines anciennes, le joint manche/corps a
travaillé, provoquant une rotation de manche dans le sens de la tension des
cordes. L’action est devenue trop haute au niveau de ce joint, la mandoline
était devenue injouable en l’état.
Je n’ai malheureusement pas fait de photos de l’instrument avant de le détabler, étant sans doute trop pressé de rentrer dans le vif du sujet …
Restauration :
Avant d’attaquer cette restauration, j’ai cherché à me documenter et je dois
dire que j’ai été comblé en découvrant le site “Mandolin-
Luthiers” de Dave Hynds.
Ce site est une mine de ressources sur la restaurations des mandolines, que ce
soit pour le disagnostique, les réparations, et jusqu’à la finition. Dave
Hynds est de plus d’une grande gentillesse et m’a donné de précieux conseils,
je l’en remercie encore.
Et voici le résultat :
Voici quelques extraits sonores du très joli son de cette mandoline :
-
Trémolos :
-
Hornpipe :
Finition :
En suivant les conseils de Dave Hynds, j’ai opté pour une finition “True Oil”,
un produit d’armurerie qu’il est difficile de trouver en France, mais qui a
pourtant de grandes qualités, tant au niveau du fini que de la relative
facilité d’application (par rapport au vernis au tampon).
Il s’agit d’un mélange d’huiles cuites qui polymérisent en donnant un fini
qui peut aller jusqu’au brillant lordsqu’on le “monte” à la manière d’un
vernis à l’alcool.
J’ai finalement choisi de finir également la table, de façon à la rendre moins
sensible aux salissures et à l’humidité.
La peinture du manche est une peinture pour l’automobile.
Cordes :
Les cordes sont d’un tirant très léger. Il ne faut surtout pas corder ce type
de mandoline avec les cordes “standard” que l’on trouve pour les mandolines
modernes, d’une construction beaucoup plus robuste, surtout concernant
l’assemblage manche/corps.
Ces instruments n’ont pas non plus bien sur de truss rod, et le manche est
particulièrement fin.
J’ai opté pour un jeu de cordes GHS A 240 UL (.009 .013 .020 .032) qu’on ne trouve pratiquement sur le Web que chez SchneiderMusik.de, comme bien souvent quand ça se complique au niveau des cordes.
Roman photo :
Suivez les étapes de la restauration en regardant ce diaporama.
L’étui
A noter que l’étui également a été restauré, et c’est une jolie pièce
également, toujours avec sa poignée d’origine, en corde recouverte de papier
parafiné.
Les férules en acier sont toujours fonctionnelles, il me manque juste la clé
de la férule en laiton du milieu.
N’hésitez pas à me laisser un petit mot !
Buxus / Christophe Mineau.
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