Christophe Mineau

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Incrustations d'étain

Incrustations d'étain

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Incrustations d'étain
Table des matières :

Incrustations d’étain

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Cet article explique comment réaliser des incrustations d’étain sur du bois tourné, à la manière des instruments de musique traditionnelle, comme les cornemuses du centre de la France ou les binious et bombardes bretons.

Cette méthode peut bien sûr s’appliquer sur n’importe quel projet de bois tourné ou sculpté.

Sculptures

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La première étape consiste à réaliser des sculptures sur le bois d’une profondeur d’au moins 1mm.
- Les sculptures annulaires sont réalisées au tour, avec un outil à tronçonner étroit par exemple.
- Les rainures droites dans l’axe de la pièce sont réalisées avec une fraise et un outil rotatif installé dans le porte outil du tour.

Voir cet[ outil en détail ici.](http://www.homemadetools.net/forum/high-speed- spindle-tool-lathe-61321#post93470)

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Il est important de faire en sorte que l’incrustation de métal ne puisse pas bouger dans son logement, il faut donc soit les relier entre elles ou réaliser des encoches pour bien les verrouiller.
Dans le cas d’une pièce plate, il faut réaliser des sculptures en queue d’aronde, voir dans certains cas planter de petits clous afin que l’étain reste accroché au bois.
Certains renforcent après coulage le joint à l’aide de colle cyanoacrylate fluide, je ne pratique personnellement pas cette méthode.

Etamage au fer à souder

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Dans le cas de bagues de petite dimensions et en plein bois, la méthode la plus simple est de garnir au fer à souder. J’utilise une spatule en inox (au second plan sur cette photo), que j’insère entre la panne du fer et l’étain.
Il faut un peu d’entrainement pour y arriver, mais il y a une certaine température où l’étain est pâteux, et il est alors facile à pousser au fond des rainures avec la spatule.

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Le métal utilisé dans ce cas est un alliage étain-plomb qui sert aux couvreurs.
Il va sans dire que le plomb ne convient pas au contact alimentaire et il n’est donc pas conseillé de réaliser avec cette méthode une bague qui risquerait d’être en contact avec la bouche .

Tournage

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Il est très facile de tourner l’étain sur le tour à bois à l’aide d’outils prévus pour le bois.
Quand c’est possible, on récupère les copeaux afin de les fondre pour une nouvelle utilisation.

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Préférer les gouges bien affutées aux outils type racloirs. Pour éviter les déchirements il est préférable de dérouler un copeau bien net. Il faut bien sûr prendre de toutes petites passes, cela peut nécessiter de l’entrainement pour les tourneurs débutants.

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Le corps de l’instrument après ponçage, en appuyant très peu et en travaillant avec des grains très progressifs, en commençant déjà assez fin.
Sur un bois à pores ouverts, l’étain va avoir tendance à rentrer dans les pores, aussi il peut être utile d’effectuer un bouche-porage avant de commencer la sculpture. Ici, je suis allé jusqu’au grain 2000.

Pavillon

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Pour ce pavillon de bombarde, le décor du haut ne s’approche pas du bord, il reste en plein bois, je l’ai donc réalisée au fer à souder comme ci-dessus.
S’il avait formé une bague sur le haut, j’aurais utilisé la méthode traditionnelle du moulage en carton, voir plus bas.

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Les décors périodiques sont tracés avec soin (plateau diviseur ou compas), de manière à être bien répartis équitablement sur le pourtour. Les crans sont sculptés avec un cutter robuste et à la lame bloquée. Il faut changer fréquemment de lame pour l’ébène.

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La bague du bas sera assez massive, elle ne pourra pas être réalisée au fer à souder.

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La pente du pavillon empêche également de la réaliser avec la méthode du moulage carton. Notez la rainure au dessus des crans qui empêchera à la bague de sortir par le haut sur cette photo.

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Le décor du haut est réalisé comme ci dessus au fer à souder.

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La bague du bas va être réalisée dans un moule en bois façonné sur mesure.
Montage d’une pièce de bois sur un plateau de tournage à l’aide de quatre vis. Le profil en négatif de la bague est tourné.

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Un faux axe est également tourné qui va permettre de centrer et maintenir fermement le pavillon dans son moule.

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Prêt à couler l’étain.

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Pour les moulages, j’utilise de l’étain de diverses provenances. Des copeaux de précédents tournages, des morceaux de pots en étain très faciles à trouver pour presque rien dans les marchés aux puces, et je complète éventuellement avec une targette à souder.

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Pour fondre l’étain, j’utilise un petit pot en fonte trouvé également dans une brocante. La fonte a une grande inertie thermique et maintient l’étain bien chaud lors du coulage. Celà donne plus de temps pour la manoeuvre.

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Ecumage des déchets qui flottent en surface.

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L’étain doit être propre avant de couler.

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Coulage.
TRES IMPORTANT ! S’assurer impérativement qu’il n’y a aucune trace d’humidité dans le moule où on va couler l’étain, au risque de voir des projections violentes d’étain en fusion sous l’effet de la vapeur qui se formerait.

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L’inertie thermique du creuset utilisé est très importante pour avoir le temps de bien couler l’étain.

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Il faut que celà déborde un peu.

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Je secoue légèrement pour faire remonter les bulles éventuelles.

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Une fois refroidie, reprise de la pièce sur le tour. Le moule en bois n’avait pas été démonté du plateau pour cette raison.
La boîte en carton en dessous sert à récupérer les copeaux.

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Avant démoulage, usinage du dessus de la bague.

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Démoulage.

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Reprise entre un mandrin provisoire en bois et une contre pointe également en bois.

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Pour le tournage en l’air de l’intérieur du pavillon, je sécurise la pièce sur le mandrin avec de la chambre à air.

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Et voilà le pavillon terminé et poncé finement. Il n’est pas exclu qu’après démoulage, il reste quelques petits creux.
Ils sont alors comblés à l’aide du fer à souder. C’est souvent le cas pour les petits crans, il faut s’y reprendre à plusieurs fois.

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L’intérieur du pavillon.

Méthode traditionnelle

La méthode traditionnelle consiste à pratiquer les sculptures sur la pièce tournée, avec un accès
en bout de pièce pour le réseau d’étain qui sera coulé par l’extrémité.
On enroule un morceau de carton ou cuir autour de la pièce, on le fixe avec une ficelle ou du scotch, bien serré à la base des sculptures.
On coule ensuite par l’extrémité, entre le carton et le bois.

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Ce tricotin double (on peut l’utiliser par les deux bouts) a été réalisé avec cette méthode. Le décor est inspiré des grandes cornemuses du centre de la France.

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Je n’ai malheureusement pas gardé de photo du processus, mais j’ai représenté ici en dessin le moule en carton qui a été utilisé. Le trou au centre de la pièce a été bouché provisoirement avant de couler l’étain.

Vous pouvez voir un exemple d’instrument étamé dans cet article.
N’hésitez pas à réagir à cet article en cas de question ou vous pouvez me contacter
également sur ma page Facebook.
Bon usinage !

Christophe
(PS. Je rappelle que je ne vends pas mes créations ou mes services, ces informations sont publiées seulement à des fins de partage et d’entraide pour les facteurs amateurs.)

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